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Les aventures de Tep
30 octobre 2012

Le Nord, ou la rencontre avec des minorités ethniques

En route pour le Nord, direction Nong Khiaw, via une portion de toute pas Nong Khiaw au petit matintrop mal, mais surtout dans une camionnette aménagée pour transporter une dizaine de personnes. En réalité, nous devions bien être 20 par moments ! Un peu surpris par la cité touristique qu'est ce petit village de 6000 habitants. On se croirait dans un village-vacances tellement les guesthousessont nombreuses. Je ne m'attendais pas trop à ça vu la description faite par le guide de cet endroit. Et pourtant il est paru il y a deux ans seulement... Comme quoi, il faut vite venir visiter ce pays avant qu'il ne devienne le même eldorado touristique que ses voisins... Le développement est en marche, mais je ne vais pas trop me plaindre non plus puisque moi-même je participe à cet essor...

Vite je file un peu plus au Nord, ce n'était qu'une étape. La suivante sera Muang Ngoi Neua... Des vacances dans une année de vacances... Ce petit village d'une centaine de maisons (et quasiment autant de guesthouses...) est inaccessible par voie terrestre, ce qui le rend extrêmement paisible, sans parler du cadre... Muang Ngoi Neua - Village de Ban NaDu hamac de l'auberge, vu sur le Nam Ou,fleuve bordant les lieux, et sur les falaises karstiques encerclant les lieux, un vrai p'tit coin de paradis ! Sans parler des quelques villages alentours, restés assez authentiques malgré le nombre grandissant de visiteurs. On peux y voir au milieu des maisons sur pilotis, des chiens, des poules, des canards, des porcs... Bien plus nombreux que les habitants ! Sans oublier les innombrables rizières. La récolte de riz commence en ce moment justement, tout à la main bien sûr, je n'ose même pas imaginer le travail que ça représente sur une année... L'idée était de continuer la remontée du fleuve en bateau pour rejoindre Muang Khua et aller à la rencontre de certaines minorités ethniques, comMuang Ngoi Neua (2)me l'avait fait un pote, Robin, quelques mois auparavant, mais c'était très compliqué de rejoindre cette ville. Le bateau ne part qu'une fois plein, soit au moins dix personnes et nous n'étions que trois inscrits. Deux options : soit payer pour dix, soit attendre un jour ou deux que l'embarcation se remplisse... Comme j'ai déjà perdu du temps avec mes péripéties, j'ai décidé de changer mes plans et de monter jusqu'à Phongsali, via Udomxai. Sacré périple entre ces deux villes... 10 heures de bus pour 231 km... Je vous laisse calculer... Une fois de plus, je vais être étonné du nombre de touristes (six plus moi) présents dans ce bus, vu ce qui était écrit dans le guide ! J'ai hésité un moment avant de me décider à faire un trek au sein d'une de ces tribus. Je n'aime pas trop ce côté voyeuriste et aussi car il ne faut pas faire n'importe quoi au contact de ces gens, ils ont des traditions et coutumes à respecter, d'où la nécessité d'engager un guide.

 

La rencontre avec les minorités ethniques du Nord, les Akha...

 

C'est parti pour trois jours et deux nuits en immersion dans ces communautés. C'est avLe trek - Des enfants, des cabanesec Adam, un anglais croisé dans le bus, Agnes et Gabi qu'on va partir à l'aventure, accompagnés de Suliman notre guide. Village de départ, Boun Tai à quelques heures de Phongsali.

La marche en pleine jungle ne va pas forcement représenter un grand intérêt, on va juste se faire dévorer par des sangsues, et vite comprendre que ce n'est pas un itinéraire très emprunté vu l'état du chemin, une machette aurait été la bienvenue.

Puis l'arrivée dans le premier village... Là c'est sûr, ils ne sont pas habitués à voir des gens comme nous. Wahou, on va se prendre une bonne claque ! Une fille d'une quinzaine d'années va carrément s'enfuir en courant en nous voyant arriver. Les enfants quand à eux, vont former un groupe de plus en plus important au fur et à mesure de notre avancée dans le village, s'arrêtant aussi net lorsqu'on se retournait pour les regarder, et se cachant les uns derrières les autres à la vue de nos objectifs ! Puis une fois pris au jeu, des éclats de rire sont venus illuminer leurs visages lorsqu'on leur montrait les clichés.

On va être reçus dans la cabane du chef, plutôt rudimentaire, à l'image de tout le village. Quelques planches de bois, le sol en terre, et une belle cohabitation entre les animaux et les habitants. Nos lits vont se résumer à des matelas pas plus épais qu'une couverture, et on va se retrouver collés les uns aux autres !

Le trek - Un repasLa communication, dû à leur dialecte ne vas pas être évidente, et notre guide, en dessous de tout n'a pas arrangé la situation... On aurait pu apprendre tellement de choses s'il avait joué le jeu, mais son attitude nonchalante et son irrespect des locaux va vite créer une cassure avec le groupe... Dommage.

Sinon, on m'avait toujours appris à finir mon assiette et les plats lors d'un repas, pas ici apparemment, puisque dès qu'un de ceux-ci se vidait, il était aussitôt reremplit !

Nous avons également été étonné du point auquel les enfants étaient livrés à eux mêmes, les hommes travaillant dans les rizières (et ne rentrant que de temps en temps au village tant que la récolte n'est pas terminée), les femmes s'occupant du reste, on a eu l'impression de se retrouver dans un village d'enfants.

Autre moment spécial, la douche... Un point d'eau unique, enfin un ruisseau, mais le plus « dérangeant » étant tout de même d'être observé par les habitants pendant ce moment intime... Une coutume chez eux...

Et je ne parle pas des costumes traditionnels. Par respect pour les femmes qui neCarte Laos voulaient pas être photographiées, vous n'en verrez pas grand chose, mais c'est assez bluffant de voir une bonne partie de la gente féminine être habillée quasiment de la même façon.

Mais je crois que ce qui m'a le plus fasciné, ce sont ces femmes qui ont bloqué sur nous lorsqu'elles nous ont vu dans leur village... Elles avaient l'air bien plus surprises et intriguées par notre présence ici que nous ne l'étions vis-à-vis de ce qu'on était en train de découvrir...

Puis nous allons trinquer au Lao-Lao (alcool de riz local) autour de notre dernier repas, avant de reprendre le chemin de la vie réelle.

C'est étrange cette sensation que ces quelques jours ici m'a procurée, l'impression que le temps s'était arrêté. Puis encore une fois, voir ces enfants s'amuser de rien, la vie sans eau et électricité courante... S'occuper des animaux, pilonner le riz à l'ancienne, cuisiner à même le sol...

Voilà, je crois que je peux dire que j'ai vécu mon « voyage en terre inconnue » à moi... Une expérience inoubliable, une belle leçon de vie, d'humilité, de partage... C'est assez fou de voir que des gens peuvent encore vivre de manière si simple (et très pauvre en même temps) quand on voit ce qui se passe chez nous... Encore une expérience qui fait réfléchir...

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